La chatte rebelle et sans parti
18 Juin 2012
C'est presque une question de philo du bac... après cet entremède électoral, les vieilles habitudes de chaînes et questionnements divers entre blogueurs réapparaîssent et l' Hérétique m'interroge sur la question du bonheur animal ...
Toujours est-il qu'il faudrait définir le bonheur, et a fortiori le bonheur appliqué à la condition animale. Et quels animaux ? puisque nous sommes face à différentes catégories : les animaux sauvages, les animaux domestiqués, les animaux captifs, les animaux de laboratoire, les animaux de ferme ou d'élevage ... etc....
En tant que protectrice, je dois reconnaître que le pire danger pour les animaux c'est bien l'humain, même lorsqu'il lui veut du bien. L'homme qui aujourd'hui n'a plus droit de vie et de mort sur sa famille et ses esclaves, ce que nous considérons comme une barbarie des temps antiques, persiste à conserver ce pouvoir sur ces êtres pourtant reconnus sensibles par la science.
Je ne vais pas revenir ici sur les constantes barbaries en tout genre que nous leur infligeons, puisque le sujet est leur bonheur, et que par conséquent je répondrais que pour les rendre "heureux" il faudrait déjà commencer par les respecter, les prendre en considération dans leur intégrité, leurs besoins, leur sensibilité.
C'est la grande question de l'antispécisme. Lorsque les animaux seront considérés comme des êtres vivants à part entière, un grand pas sera franchi. Lorsque le code civil français complètement à la ramasse sera modifié en leur conférant un statut plutôt que de les maintenir lâchement dans la catégorie des "meubles"...
Donc, pour faire court, le bonheur réside-t-il dans la liberté ou le confort d'un foyer partagé avec les humains ? Tout dépend de l'animal. Il est très surprenant lorsqu'on a le bonheur de ramasser par exemple un animal de la nature en perdition comme un oiseau, de s'apercevoir, que nos rapports avec son excellents et chargés de tendresse. Ainsi une grive tombée de son nid à cause d'un problème à une patte, recueillie intacte à l'époque dans la gueule de mon chien qui me l'avait ramenée, nourrie par mes soins, se baladait sur mon épaule, jouait à cache-cache avec moi, et le soir, ne voulait pas aller se coucher !!! Jusqu'au moment où la patte réparée, la grive apprit peu à peu à voler dans mon salon et progressivement reprit sa liberté, d'abord en sortant quelques minutes puis, de plus en plus longtemps ... et la grive finit par nous quitter non sans nous faire ses derniers adieux ... des moments magiques chargés d'émotion ... et plus encore lorsque plusieurs années plus tard, la grive revint taper au carreau de ma chambre ... j'ai su qu'elle avait vécu sa vie et revenait pour une dernière fois me dire au revoir.
Les chats ! que dire des chats ? On les dit indépendants, c'est faux, archi-faux. A la rigueur, autonomes, mais pas indépendants. Un chat domestiqué a besoin de la présence des humains, de ses caresses et de sa présence. Il supportera votre absence, mais ne croyez pas qu'il y sera insensible ! il sera malheureux... oui ! on raconte des tas et des tas de fables pour se déculpabiliser et vivre un petit week end sans lui, ou pire, des vacances ... de 15 jours, 1 mois et plus ... ça nous arrange de le croire ... donc minou autonome survivra mais on ne pourra pas dire que l'épisode sera faste pour lui.
Les chats à l'état sauvage (différent du chat sauvage) dans la nature sont malheureux, ont un regard de terreur... pourtant certains chats nous quittent pour aller vivre leur vie ailleurs ... ils choisissent l'aventure au confort... à notre grand désespoir, car nous pensions être Leur Maître ! ils sont Notre Propriété ! hé bien non ! Le chat c'est souvent, "tu me casses les pieds, je me barre" ... mais sont-ils les seuls à se comporter ainsi ? Le chat est le miroir de l'homme et nous ne le voyons pas ! ...Le chat, comme l'homme, a une haute opinion de sa personne, et il exige le respect.
Le chat partira ainsi à la conquête d'autres lieux de nourrissage, et parfois même vous serez bien surpris de le retrouver confortablement installé sur le canapé d'un voisin ... peut être plus au calme ... ou avec une copine ... car les animaux tombent amoureux ... et aiment faire leur vie avec ceux qu'ils aiment.
Hé oui, le petit veau ou le petit agneau que vous dégustez avec plaisir, c'est le bébé qu'une vache ou une brebis a aimé et s'est vue arraché ... ça coupe l'appétit, hein ? pourtant c'est la réalité ! Ne croyez pas qu'ils n'ont rien ressenti !
Le malheur des animaux domestiqué c'est le bonheur provisoire que nous leur donnons en les soignant, s'assurant de leur santé et nourriture ... pour ensuite les soumettre à nos caprices et besoins.
Leur malheur c'est aussi les grossesses à répétition, et la stérilisation est le minimum à faire lorsque nous voulons les aider. Combien d'îlots de chats qui croisent et multiplient, déclarant ainsi le typhus, le coryza, combien en avons vu mourir ainsi, la sélection naturelle est terrible ....douloureuse ... nous passons à côté, alors qu'il est si simple de faire intervenir les associations .... elles ne peuvent pas tous les faire adopter, mais elles empêchent la prolifération, les maladies et leur assure un suivi sanitaire et alimentaire. Le bonheur des animaux réside dans notre compassion et notre respect pour eux.
Un chat que vous adoptez jeune et qui est le centre de votre vie pendant quelques temps, fera à coup sûr si vous n'y prenez pas garde, une belle dépression lorsqu'il sera en compétition avec un conjoint et pire, vos mioches... qui dans votre dos lui tireront la queue ( entre paranthèse) ... et qui va trinquer ? le chat, bien sûr ... j'avoue en avoir marre de récupérer des chats de petites connes, pour qui le chat n'a été qu'une peluche et qu'on jette quand on fait sa vie ... ces chats finissent avec des graves dépressions, développent des maladies : cancers, allergies graves etc.... brefs, ils crèvent jeunes de maladie d'amour.
alors ? le bonheur existe-t-il ? certainement .... dans le pré, cours y vite, cours y vite ... il va filer ...